Gabriel OROZCO ( Centre Pompidou à Paris ) et Francis ALYS ( Wiel's )

Gabriel OROZCO ( Centre Pompidou à Paris ) et Francis ALYS ( Wiel's )

 

 

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Il y a entre eux  -  se connaissent-ils seulement ?  -   autant de choses qui les unissent   qu'il n'y en a qui puissent les séparer.

 

OROZCO  expose actuellement au Centre Pompidou  (  3 janvier 2011 )  :  il a déroulé objets, photos, petites installations  dans la Galerie Sud du Centre, au rez de chaussée, les grandes vitres donnant sur la rue, les terrasses des cafés  où les tables installées semblent l’être dans le prolongement de celles qu’il a mises lui  à l’intérieur pour y présenter  ses «  choses « .

Pour reprendre la présentation de l’exposition par le Centre : Son travail se caractérise par un vif intérêt pour les éléments du paysage urbain et du corps humain. Les incidents du quotidien et du familier, dont la poésie est celle du hasard et du paradoxe, nourrissent son travail. Les frontières entre l'objet d'art et l'environnement quotidien sont délibérément brouillées, art et réalité volontairement mélangés. Le mouvement, l'expansion, la circularité, l'articulation entre géométrique et organique, sont des constantes qui animent sa recherche plastique depuis plus de vingt ans. Cette exposition est l'occasion unique de découvrir un ensemble exceptionnel de ses dessins, photographies, sculptures et peintures, dont la plupart n'ont jamais été montrés en France. 

 

Francis ALYS, né à Anvers et habitant Mexico,  expose au Wiel’s à Bruxelles jusqu’au 30 janvier 2011.

Je vous invite à lire la présentation qu’en fait le Wiel’s : http://www.wiels.org/site2/event.php?event_id=162&PHPSESSID=4b644a19c62cfa903d1b7d28d13fa746

 

Rien  n’unit autant ces deux personnalités que le fait qu’ils sont tous deux, sans aucun doute possible, auteurs d’art  contemporain : regard sur la société dans laquelle ils sont, ambiguité des points de vue et positions, questionnements, doutes les mettant en équilibre entre pertinence et inutilité, illusions que créent les idées et les actes ( ALYS ).

 

Ce sont tous deux des poètes légers, délicats, agressifs.

ALYS      , qui s’interroge  par exemple sur la notion de frontière, expose au Wiel’s ( entrée du 2ème étage je pense )  un petit tableau à l’huile ( peu importe ) qui, une fois fixé au mur, est purement et proprement disqué  dans le sens de la longueur, le disque mordant inévitabement – et heureusement – le mur surlequel il est accroché :  la ligne est tracée, profonde ;  la frontière est née, incontournable    -    force, simplicité, éloquence, pureté du geste, mais…geste quand même !

 

OROZCO part de cercles qu’il dessinent sur des  photos , destructurant celles-ci ;

 puis, plus loin des cercles  encore mais étant le sujet même de dessins,

plus loin encore ( et là s’accomplit en quelque sorte le sens de la démarche entreprise )  une souche d’arbre sectionnée en biais, posée sur le sol, et là où devaient être visibles les cercles ou anneaux de croissance de l’arbre, OROZCO a recouvert la coupe  d’une feuille de plomb laquelle est incisée de ces mêmes cercles qu’ils dessinent un peu partout…

 

 

 

 

Finesse, élégance, communication de secrets, invitations…tout  paraît  si léger chez OROZCO, jusqu’à cette carcasse de DS transformée avec une dextérité confondante en une monoplace avant / monoplace arrière.

 

Chez ALYS, pétri de politique au sens large du terme, lui qui vit à Mexico  -  OROZCO est mexicain mais il vit partout et nulle part - , pétri du sens de l’action dans la cité et dans le monde (  video montrant qu’il entreprend de repeindre, retracer, les marques faisant les limites entre Nord et Sud de l’Amérique ), le propos est beaucoup plus engagé, moins purement esthétique oserai-je dire ( et au moment même je sens se lever les immédiates réprobations  de la plupart  ) mais efficace, efficace même si ALYS, et cela fait partie de son travail et de sa personne à coup sûr, ne peut être convaincu de ce que l’action pourra dépasser le symbole qu’elle met en œuvre.

 

 

Allez au Wiel's !

L'exposition d'ALYS mériterait de plus amples développements que je ne peux détailler ici ; chaque video ( inventivité évidemment, mais humour aussi ) mériteraient des hommages ; idem pour la présentation de dias ( des dias ! ), ou pour des séries délicieuses de tableautins  :

 

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Les espaces muséaux du Wiel's sont impressionnants, comme l'est la vue  sur  Bruxelles depuis le dernier étage.

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En prime : une courte exposition d'une dizaine de tableaux ( malheureusement pas les meilleurs ) d'Evelyne AXELL, artiste belge namuroise  du Pop des années 70.

 

Allez au Wiel's ! Les petits plats de la cafét ouverte non stop sont manfestement  confectionnés par des mains marocaines  et sont délicieux !

 

 

 

 

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