ENTREE LIBRE

ENTREE LIBRE

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L'accès aux Musées londoniens est totalement gratuit, vestiaire compris. Une politique de volontarisme est encouragée : un tronc se trouve à l'entrée, un autre aux vestiaires, et l'on est invité à y glisser une pièce.

Des avis çà et là expliquent que ce volontarisme permet aux Musées de garder leur indépendance, et que la participation des visiteurs est souhaitable.

De manière plus ponctuelle, un cartel vous invitera à souscrire à l'acquisition de telle oeuvre représentée par une photo, et qui sans doute, mais l'explicatioon n'est pas donnée, se trouve aux mains d'un propriétaire qui a négocié la vente au Musée.

Cette gratuité donne évidemment beaucoup de liberté : on entre et on sort à volonté, on entre parce qu'il pleut, parce qu'il fait froid, parce que l'on veut juste voir une sculpture, revoir pour la nième fois les Néréides.

Un marchand de tableaux de la rue de Seine à Paris me disait qu'il allait au Musée d’Orsay, quelques instants, juste pour voir un seul petit tableau : Le ballon , de Félix Vallotton.

Entrer donc au Britisch Museum, juste pour les trois Néréides.

S’asseoir.

Déguster : elles sont là, juste en face de vous, à hauteur d’yeux alors qu’à l’origine elles étaient perchées entre les colonnes d’ une tombe monumentale au cnetre de la Turquie ( Xanthos ).

Ces 3 nymphes de la mer, très populaires dans l’antiquité, sont 3 des 50 ou 100 filles d’un dieu marin : Nérée ; elles jouissaient toutes d’une grande beauté ( Galatée, Amphitrite…).

Les 3 Néréides du british, qui datent de 390 avant JC, sont des chefs d’œuvre de marbre, chefs d’œuvre de grâce, de légèreté, de féminité, et de beauté. A mon estime, des chefs d’œuvre du rang de La Victoire de Samothrace.

Celle des trois qui est reproduite ci-dessus ici porte un voile très fin qui lui colle à la peau ( l’air du large un peu salé, précise le cartel ) et la met en valeur dans une démarche sculpturale que l’ homme/la femme n’a cessé d’utiliser depuis pour représenter tout au long des siècles qui ont suivi tout ce qui est ici magnifié.

Les 3 Néréides sont chacune extrêmement différentes : aucun archétype, et là se trouve un autre prodige.

Chacune - avec la douceur et la grâce comme seul trait d’union - a sa vie propre, sa tenue vestimentaire, son allure, sa position dans l’espace, mais à l'évidence elles sont soeurs, elles parlent le même langage   - et nous l'apprennent.

Sortir alors et retrouver la pluie fine , aller prendre un thé en face, revenir, repasser devant Ramsès, lui dire que ce sera pour une autre fois, et les retrouver toutes les trois, même lieu, même attitude, même beauté – cela doit être cela, sans doute, le début de l’éternité.

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