Commission ADRIAENSSENS - l’enfer pavé de bonnes intentions

Commission ADRIAENSSENS - l’enfer pavé de bonnes intentions

 

 

 

 

 

 

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Il y a quelques semaines, des perquisitions étaient menées dans l’archevêché Malines-Bruxelles, ainsi qu’au domicile du Cardinal Daneels.

Le Vatican montait en ligne : selon lui, ces perquisitions et les conditions dans lesquelles elles avaient été menées ( les membres de la Commission ADRIAENSSENS  retenus  toute une journée dans des conditions déplorables, privées de leur gsm notamment ) étaient inacceptables.

La Commission ADRIAENSSENS est cette  commission privée mise sur pied par l’Eglise et chargée de recevoir les confidences des victimes présumées de faits de pédophilie commis par des prêtres.

Raison d’être : l’accueil des victimes qui n’osaient pas déposer devant l’autorité judiciaire.

La presse se faisait par ailleurs l’écho discret d’accords pris entre cette Commission  et avec le pouvoir judiciaire, une espèce ce de modus vivendi en somme.

C’est sans doute ce qui a fait dire à CHILD FOCUS, émue par le procédé sans oser toutefois aller jusqu’à le condamner, que l’action de la justice, en saisissant les dossiers des victimes, avait rompu  la relation de confiance ( note : établie entre la Commission et les victimes ).

 

Un fait m’a frappé : le jour même et  le lendemain , c’est-à-dire  extrêmement rapidement , j’entendais à la radio des membres de cette commission, toutes d’éminentes personnes à l’évidence dévouées  à la cause et  parfaitement désintéressées, annoncer que la Commission allait démissionner, ce qu’elle a fait très vite, une semaine plus tard,  le 28 juin 2010

 

Je suis allé consulter les statuts de cette défunte Commission  -  http://www.commissionabus.be/microsite/commissionabus/content.php?ID=13855

 

L’art 16  dit ceci :

 – La Commission tient compte dans tout ce qu’elle fait, d’une éventuelle procédure en justice en cours.

La Commission peut sans préjudice de l’article 13, proposer à chaque phase de la  procédure, à l'Evêque diocésain et/ou au Supérieur majeur de la personne concernée, de prendre des mesures urgentes si la nature, la gravité des faits ou les circonstances  l’exigent.

 

 

En outre, dans des circonstances exceptionnelles, la Commission peut par la voix de son Président, informer elle-même la justice.

 

Il est proprement ahurissant de lire que cette Commission , quelque louable puisse être sa motivation, se mettait en complet porte à faux avec nos lois et notre Constitution, notamment par le fait qu’elle se susbstituait au pouvoir judiciaire, seul chargé par ,notre Constitution à instruire et poursuivre toute plainte ou toute infraction à nos lois, mais aussi par l’organisation précise détaillé à cet article 16 , et qui est illégale, savoir que dans les cas exceptionnels ( ?! ), la Commision pouvait ( alors que c’est une obligation )  alerter l’autorité religieuse.

 

 

Dans son désir sincère de vouloir   dorénavant faire face au scandale de la pédophilie qui la frappe, et alors qu’elle prétendait à rechercher dorénavant la transparence, l’Eglise mettait en place et ou continuait à tolérer le fonctionnement d’une Commission qui, quoi qu’on dise, continuait à développer  l’opacité.

 

Le Batonnier LEGROS  l’explique parfaitement  dans un article du 20 juillet 2010 publié  sur le site http://www.justice-en-ligne.be/

 

Exit la Commission Adriaenssens : on aurait pu souhaiter que l’Eglise elle-même, dans la croisade entamée pour faire le ménage, allait d’elle-même la supprimer.

Foin de pleurnichage, que diable ! l’important est que l’Eglise ait pris le chemin…

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

120x150 - huile s/toile - Jacques V Lemaire - juin 2010.
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